Si les habitants de la commune de Fully répondent au doux nom de Fullerains, il n’en n’est rien du circuit de 31 km, aux contours hostiles, proposé comme seconde manche du calendrier national sur route. Epreuve exigeante s’il en est, l’épreuve valaisanne ne révèle que des coureurs en grande condition. Témoignage de Stéphane Muller, 40 ans, Masters.

Pour la première « nationale » de la saison, je me suis rendu à Fully avec une partie des coureurs du cadre genevois, certains ayant opté pour une solution d’hébergement sur place la veille. Rendez-vous était donné sur le parking de notre vélodrome à 5h00 dimanche matin. Le voyage se déroule bien et pour la deuxième fois cette année, les genevois sont parmi les tous premiers sur les lieux. Le temps est clair, la température assez fraiche. Comment s’habille-t-on ? long, court, moitié-moitié ? J’opte pour finir pour le mode court avec des manchettes.

Tout s’enchaine assez vite et le moment du départ arrive, nous sommes plus de 100 pour en découdre. Le départ donne le ton de la course: c’est parti à 50Km/h, avec beaucoup d’à-coups et très peu de discussions… Et tout à coup le passage « Paris-Roubaix » du parcours: la chaussée est en travaux et c’est une portion de route du type « strade bianche » d’environ 100 m que nous traversons non sans mal. Ça frotte, les cailloux fusent de tous les côtés. Bang, je me fais percuter par l’arrière ce qui décentre ma roue et je dois bricoler pour repartir. Au pied de la première bosse j’ai le cœur au fond de la gorge et les jambes qui piquent… je me fais lâcher presque au sommet de Chamoson. La descente me permet de reprendre un peu mon souffle, mais il est trop tard, le peloton affronte la longue ligne droite où le vent vient se mêler aux difficultés, je n’arrive pas à revenir.

C’est fascinant ce qui te traverse la tête dans ces moments, non je ne vais pas m’arrêter là. J’attends les 5 coureurs qui se trouvent derrière moi en me disant que nous pourrons toujours rouler ensemble, mais un à un ils décrochent et voilà que je me retrouve seul avec un coureur qui prend des relais très très courts. Il finit par lâcher aussi. Un coup d’œil sur mon compteur et là je comprends que je vais souffrir. Il reste encore 100 km à parcourir.

Le premier peloton des Juniors me rattrape et je me mets dans les roues. Carl, Marco, Maxime et Olivier sont là: je suis content de les voir en tête. Mais le rythme dans la deuxième bosse est élevé et je préfère ne pas m’accrocher car la course est encore longue… Je finirai les 100 km restants avec un jeune amateur alémanique qui collabora bien et nous ne verrons plus personne jusqu’à la ligne d’arrivée où nous nous affrontons sur un sprint que je remporte. Bien maigre consolation pour cette course très difficile où le niveau était haut, voire très haut.

Un énorme merci à mon ami Damien qui m’a préparé «une bête de course » pour cette saison, à mon président speedywilly pour son soutien et qui comme d’hab’ est venu faire de splendides photos.

Prochaine course, dimanche 13 avril à Echichens pour les Championnats romands.

Stéphane

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